La gabarre du moulin du Duellas

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Le moulin du Duellas est situé non loin de Mussidan, dans le Périgord Blanc. Je décide de m’y rendre en ce beau mercredi ensoleillé pour profiter de leur gabarre. Le voyage au fil de l’eau à lieu, l’été, du mardi au dimanche à 15 heures et 16h30. Pensez à réserver car les places sont limitées.

J’emprunte un petit chemin ombragé entre les peupliers pour arriver à l’embarcadère. Je m’installe sur l’un des bancs à l’abri du soleil. La gabarre se met en route et le voyage débute. La guide commence par nous poser des questions sur les différents Périgord, elle nous fait participer ce qui amène une certaine interactivité entre le public et les gabariers. J’ai droit à un coup de brumisateur en cas de mauvaise réponse. Cela dit, il fait tellement chaud que je suis contente de ne pas répondre correctement !

Le paysage et l’environnement de cette partie du Périgord commence à se dessiner autour de moi. A droite, j’aperçois la roche calcaire. Au-dessus, une maison du XIXème siècle qui appartient aux propriétaires du moulin. Le cadre est sauvage et très nature. J’ai un écran de verdure de part et d’autre de la berge, une faune très diversifiées et le calme de l’Isle. Le ciel bleu se reflète dans l’eau transparente, je ne distingue plus le ciel de la rivière ! La faune se compose de plusieurs libellules et papillons qui vacillent entre les fleurs et les nénuphars. C’est un cadre assez idyllique ! Les mouvements de la gabarre permettent d’avoir un peu d’air et le parcours est, majoritairement, ombragé.

L’Isle est composée de plusieurs petits ruisseaux et îlots. Les berges sont agrémentées de peuplerais qui servent à la fabrication de papier, cagettes ou allumettes. La gabarre passe sous un pont en pierre blanche qui donne du cachet à ce paysage de carte postale.

Il est temps de quitter la rivière pour naviguer sur le canal. Je découvre au loin l’écluse manuelle. C’est le petit plus de cette balade en gabarre. Je vais découvrir comment cela fonctionne, je trépigne d’impatience à ce moment-là. Les vannes sont ouvertes, l’eau s’écoule et la gabarre commence à monter. La sensation est très amusante, c’est incroyable. Je me retrouve à presque trois mètres au-dessus du niveau de départ, la maison des éclusiers apparaît comme par magie ! La guide m’explique que je suis à l’écluse n°16 nommée Bénévent. La maison était habitée jusqu’en 1957 par la dame éclusière et le cantonnier de rivière. La bâtisse a beaucoup de charme. J’apprends un peu leur mode de vie le temps que le niveau d’eau soit égal des deux côtés.

La gabarre franchie l’autre porte et je découvre un autre paysage, beaucoup plus rural avec des champs de maïs de part et d’autre. La faune s’accorde à ce nouvel environnement puisqu’un troupeau de vaches n’hésite pas à s’approcher de l’eau pour nous saluer ! Je passe sous le pont rouge et l’écluse de garde pour retrouver la rivière. La faune s’agite sur les berges avec des hérons pourpres et cendrés ainsi que des ragondins. C’est une rivière riche et naturelle, les animaux s’y plaisent !

C’est l’heure de faire demi-tour après cinq kilomètres sur l’Isle. J’ai droit à un petit point d’histoire : j’apprends que la rivière était déjà navigable il y a 2000 ans puis les gabarres sont apparues. Il fallait un mois pour aller de Périgueux à Bordeaux. Je suis maintenant de retour à l’écluse. Si l’eau est montée à l’aller, elle va devoir redescendre. Cela se fait petit à petit, je découvre un mur végétal sur le mur de pierre qui m’entoure. C’est une nouvelle fois assez amusant de voir le mur s’élever au-dessus de ma tête !

La guide nous laisse regarder et apprécier le paysage. Même si c’est le même qu’à l’aller, il reste différent. J’apprends que les plantes qui forment un véritable manteau de verdure sont des plantes de jussies qui sont très invasives. Sur ma droite, la maison du passeur, ce dernier aidait la traverser des personnes et des animaux avant la construction du pont. Je ne l’aurai jamais remarqué sans l’intervention du guide. Cette dernière est très impliquée et chaleureuse. Elle rend la balade joviale et conviviale ! Elle m’apprend également à reconnaître une libellule mâle d’une libellule femelle. Je dormirai moins bête !!

Les dernières infos concernent les gabarres et leurs marchandises ainsi que le moulin du Duellas. Ce dernier possède, en plus de la balade en gabarre, d’autres activités : c’est un site touristique et culturel avec des expositions et un jardin bio. L’entrée est libre et gratuite. C’est un lieu idéal pour pique-niquer ou se restaurer à la buvette qui propose, entre autre, des glaces de la ferme l’après-midi. Il y plusieurs espaces de jeu pour les enfants qui pourront s’amuser comme des fous. C’est donc un endroit familial et accueillant qui n’attend que vous.

J’ai beaucoup apprécié cette balade au fil de l’eau sur plus d’une heure. L’Isle est une très belle rivière qui possède son lot de surprise entre sa végétation dense et ses espèces protégées. Le passage de l’écluse est l’élément phare du parcours, c’est la petite touche d’originalité qui mérite un 10/10 !