L'écomusée de la papeterie de Vaux

Découvrez le Périgord & la Dordogne

Le Périgord Vert est doté d’un patrimoine rural et industriel très riche. Aujourd’hui, je me suis arrêtée à l’écomusée de la papeterie de Vaux.

Les visites peuvent être libres ou guidées. Les horaires de visite s’adaptent aux visiteurs, le dernier départ est à 17 heures car la papeterie ferme ses portes à 18h30. Il y a des animations dédiées aux enfants tous les mardis et jeudis après-midi (3€) pour les initier à la fabrication de feuilles de papier.

En attendant le début de ma visite, je me dirige en direction d’une salle d’exposition qui renferme quelques sculptures en papier ou en fil de fer, des photos de paysages, des collages et autres œuvres d’art contemporain. D’août à septembre, une artiste peintre exposera ses œuvres dans cette pièce.

Ma visite débute par la maquette située au centre de la pièce. Le guide me parle du contexte géographique et géologique de Vaux pour que je comprenne les raisons de l’implantation de cette forge transformée en papeterie. J’apprends que la Dordogne était un véritable bassin industriel avec plusieurs forges et moulins. L’industrie du fer s’épuise dans les années 1830 d’où sa reconversion. Je passe ensuite devant un nid de guêpe. Je me demande bien quel est le rapport avec le papier ! On m’explique que les guêpes utilisent les mêmes techniques que la papeterie pour fabriquer leur essaim en utilisant les végétaux bruts.

Je descends ensuite dans la salle nommée Malherbeaux. Malherbeaux est un moulin situé non loin de Vaux, il fabriquait la pâte à papier qui était ensuite acheminée ici. Le guide me présente le papier fabriqué à l’aide de seigle. C’est le papier dit « boucherie » qui servait à envelopper la viande. Son imperméabilité et sa résistance étaient très pratiques. Des paniers étaient aussi fabriqués grâce au seigle pour stocker le grain, cette céréale est un excellent conservateur qui empêche l’humidité de s’installer.

Est ensuite détaillée la production étape par étape. On commence d’abord par les moissons, on transporte le seigle dans des tomberons (charrettes), tout est pesé et le paysan reçoit un reçu. Ces derniers ont été gardés et sont exposés dans le musée. Certaines personnes viennent rechercher le nom de leurs grands-parents à l’aide de ces notes qui comprennent le nom et le poids de marchandises remises. La paille est ensuite placée dans le hache-paille, on la plonge dans de la chaux vive pour la rendre friable puis on la passe sous une énorme meule pour en faire une pâte.

Direction la cour pour avoir une vue d’ensemble sur la papeterie. On m’indique les différents corps de bâtiments. La bâtisse est vraiment très jolie, l’architecture n’est pas du tout périgourdine, elle balance plutôt du côté corrézien. J’entre dans l’atelier où trois bassins servent à la démonstration de fabrication de feuilles en papier. Il y a deux pâtes à bois et une en coton. Elle conserve d’ailleurs la couleur rouge du drap. Les enfants peuvent s’amuser à fabriquer leur feuille tout en comprenant le principe de création. J’adore !

S’ensuit la visite de l’usine qui fonctionne encore mais à un rythme plus lent qu’à l’époque. Je vois tourner les malaxeurs, la pile hollandaise attend les ordres du gouverneur et je suis pas à pas cette chaîne opératoire qui transforme la paille en papier. Les étapes se succèdent une à une dans un mouvement de cascade, le parcours est précis et très bien pensé. Les machines sont très bien conservées, je constate qu’on en a bien pris soin. Tout le processus de transformation m’est expliqué, de la moisson au séchage. Pour cette dernière étape, je me retrouve face à l’immense chaudière en fonte. Elle ne doit pas être légère ! Juste derrière, une douche à eau chaude pour les ouvriers, c’est la première fois que je vois un tel système. Les photos et les paroles du guide me font revivre la vie de ces ouvriers et ouvrières qui travaillaient jusqu’à 12 heures par jour dans ces bâtiments. J’entre un peu dans leur intimité ! L’activité de la papeterie s’est arrêtée en 1968, ce n’est pas si vieux que ça !

Direction l’extérieur de l’usine pour admirer les roues qui alimentent le moulin. Ce sont des roues à augets, c’est-à-dire que l’eau provient d’au-dessus. Ce système est plus rentable et plus efficace qu’un moulin avec une roue dont l’eau arrive d’en-dessous. Juste en face, l’ancienne maison des propriétaires du moulin qui a été transformée en salon de thé. Je constate la proximité entre le patron et ses ouvriers.

La visite de la papeterie a duré presque deux heures. Je n’ai pas vu le temps passer tellement les informations étaient claires, précises et instructives. Une petite vidéo permet de clôturer ce petit tour. Elle résume le travail effectué à l’usine grâce à des images et des témoignages. Cela me permet de me remémorer tout ce que j’ai appris précédemment et de voir concrètement comment les ouvriers travaillaient.

La boutique offre quelques fabrications artisanales en papier avec des petits carnets, des feuilles et des pochettes. Le bureau du directeur veille toujours au bon fonctionnement de son entreprise ! La conservation d’un patrimoine rural tel que la papeterie de Vaux est très importante, ce site permet aux adultes et aux enfants de comprendre la façon dont une simple feuille de papier est créée et évolue au fil du temps. La visite est ludique, pédagogique et enrichissante !